Réinventer l’atelier industriel

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Spécialiste du contrôle de processus automatisé, ELLISTAT développe des logiciels capables de piloter des machines-outils sans intervention humaine, avec l’ambition de transformer durablement l’organisation des ateliers.

A la tête d’ELLISTAT, Davy Pillet défend une vision ambitieuse : rendre les ateliers industriels plus autonomes, plus agiles et moins dépendants des compétences rares. En huit ans, la jeune entreprise a connu une croissance soutenue, portée par le développement de solutions logicielles capables d’automatiser le contrôle des processus de production. Sans levées de fonds spectaculaires ni promesses tapageuses, ELLISTAT avance avec méthode. Son dirigeant détaille les choix technologiques, les leviers d’industrialisation et la stratégie d’un acteur qui entend bousculer les usages traditionnels de l’atelier.

Comment est née l’aventure ELLISTAT et quelle vision vous guide aujourd’hui ?

Quand nous avons commencé, il y a bientôt huit ans, nous étions deux, notre vision était de rendre chaque usine capable de produire de manière autonome et sans défaut. Aujourd’hui, nous sommes vingt-cinq, nous sommes plus structurés avec plus de moyens, mais la vision reste la même. Notre mission pour cela, c’est de développer des logiciels qui vont permettre d’automatiser chaque étape de la production. Chez ELLISTAT, nous ne sommes pas là pour fabriquer du hardware, nous nous focalisons sur le logiciel qui va permettre d’automatiser la production.

Votre entreprise connaît une forte croissance. Comment expliquez-vous cette trajectoire sans recours au capital-risque ?

L’an dernier, nous avons enregistré 40% de croissance sur nos produits, c’est beaucoup. C’est aussi une des particularités d’ELLISTAT puisque l’on atteint cette croissance de manière organique, sans investissement externe, avec une excellente santé financière. Nous combinons ainsi les avantages de la start-up et ceux de la PME installée. La clef de notre performance, c’est la qualité de nos produits. En tant que fondateur, je suis issue directement du milieu industriel, les produits que nous développons sont donc pensés par un utilisateur. Cela se ressent auprès de nos clients et explique la trajectoire d’ELLISTAT.

Comment gérez-vous la spécificité de votre logiciel APC ?

Aujourd’hui, notre APC (Automated Process Control) c’est 1 230 000 lignes de code, mais ce n’est pas parce que l’on a un produit complexe que l’on n’est pas cabale de reprendre tout depuis zéro et de le réécrire. On sait que l’industrie du soft, c’est quelque chose qui évolue sans cesse avec des nouveaux standards, et donc on réécrit sans cesse nos modules. Le produit est pensé de manière modulaire de façon à pouvoir toujours intégrer les meilleurs standards. Pour preuve, ELLISTAT en est déjà à sa quatrième réécriture complète et certainement pas la dernière.

Face à l’émergence de concurrents, comment vous situez-vous aujourd’hui ?

En effet, nos commençons à rencontrer des concurrents. certains sont vraiment très en retard avec des technologies très anciennes et une correction caractéristique par caractéristique, d’autres sont un peu plus avancés. Malgré cela, nous estimons avoir cinq ans d’avance sur l’ensemble de nos concurrents. Notre capacité à générer automatiquement la configuration d’Ellistat à partir d’un logiciel FAO, ainsi qu’à nos connecter à l’ensemble des machines-outils du monde entier ne sont pas du tout égalé à l’heure actuelle.

Quelles sont, selon vous, les conditions indispensables pour réussir l’automatisation des processus de production ?

La première chose si on veut faire de l’Automated Process Control c’est de pouvoir corriger n’importe quelle pièce complexe. La deuxième chose : savoir configurer sans erreur des pièces complexes et c’est encore plus difficile. Ensuite, il faut être capable de se connecter à l’ensemble du parc machine sachant que vous avez beaucoup de CN différentes sur le marché, telles que SIEMENS, MAZAK, FANUC, HEIDENHAIN, entre autres. Enfin, cerise sur le gâteau, il faut optimiser les corrections pour ne pas faire de sur-réglage et obtenir la meilleure qualité possible.

En quoi votre solution transforme-t-elle l’organisation des ateliers de production ?

Chez ELLISTAT, nous avons développé une expertise unique : déployer notre logiciel sur un atelier complet et permettre à un simple opérateur de remplacer un régleur. Avec ELLISTAT, vous pouvez repenser votre manière de travailler : si vous n’avez plus besoin de compétences techniques pour régler vos machines, alors vous pouvez imaginer un atelier totalement différent et réaliser des gains insoupçonnés. Plus besoin d’un régleur pour plusieurs machines, le recrutement s’en trouve simplifié et la gestion de l’atelier grandement facilitée. Ce qui rend cela possible, c’est la mise à l’échelle. En effet, pour exploiter pleinement l’Automated Process Control et en tirer tous les bénéfices, il faut viser une couverture à 100% des références en boucle fermée. C’est à ce moment-là que votre atelier change de dimension.

Par Jérôme MEYRAND dans Machines Production N°1157 – 2025